Respirer par le nez est un geste automatique, mais derrière cette simplicité apparente se cache un ensemble de mécanismes précis et sensibles. Le nez, les sinus et la gorge forment un premier filtre entre le monde extérieur et l’intérieur du corps. Leur rôle est de préparer l’air que nous respirons, de protéger les voies respiratoires profondes et de préserver le confort des muqueuses au quotidien.
Le rôle du nez et des voies respiratoires supérieures
À chaque inspiration, l’air traverse les fosses nasales où il est filtré, humidifié et réchauffé. Cette étape est essentielle : elle permet à l’air d’arriver aux poumons dans des conditions optimales pour l’échange gazeux. Les parois internes du nez, recouvertes de replis appelés cornets, augmentent la surface de contact entre l’air et la muqueuse. Ce passage favorise les échanges de chaleur et d’humidité, tout en retenant poussières, pollens et microparticules.
Ces impuretés se déposent sur un film de mucus qui recouvre la muqueuse. Ce mucus, produit en permanence, est une substance hydratée qui capte ce qui ne doit pas descendre plus bas dans les voies respiratoires. De minuscules cils vibrent à la surface des cellules pour transporter lentement ce mucus vers la gorge, où il sera avalé ou éliminé. Ce mouvement coordonné forme un système de nettoyage continu qu’on appelle la clairance mucociliaire [1] [2].
Quand tout fonctionne bien, le nez reste dégagé, la respiration est fluide et silencieuse

Les facteurs qui peuvent influencer la santé des voies respiratoires supérieures
L’influence de l’air
Ce fragile équilibre dépend avant tout de la qualité de l’air que nous respirons.
Un air trop sec ou trop froid, comme c’est souvent le cas en hiver, ralentit le mouvement des cils et assèche le mucus. Celui-ci devient plus épais, plus collant, et circule moins bien. La muqueuse peut alors tirer, picoter ou provoquer une sensation d’encombrement. À l’inverse, un air trop humide ou insuffisamment renouvelé peut alourdir les sécrétions et favoriser la stagnation. Les études montrent qu’un taux d’humidité intérieure situé entre 40 et 60 % correspond à une zone de confort où la muqueuse reste souple et fonctionnelle [3] [4].
L’influence des saisons
Nos voies respiratoires ne fonctionnent jamais dans des conditions identiques tout au long de l’année. Elles s’adaptent en permanence à l’air ambiant, à la température, à l’humidité et à la pression. Les changements de saison exercent donc une influence directe sur la muqueuse du nez, des sinus et de la gorge, qui constituent la première interface entre le corps et l’extérieur [5] [6].
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L’hiver combine plusieurs facteurs défavorables au confort respiratoire. L’air extérieur devient froid et pauvre en humidité absolue, tandis que l’air intérieur, chauffé artificiellement, devient sec. Ce double phénomène agit d’une part sur la déshydratation du mucus et sur le ralentissement de la clairance mucociliaire ce qui prolonge la présence de particules ou de poussières à la surface des muqueuses. De plus, l’air froid entraîne une vasoconstriction naturelle (réduction du calibre des vaisseaux sanguins), ce qui limite la circulation locale et la capacité de la muqueuse à se réchauffer et à s’humidifier. Le résultat : une sensation de nez sec, de gorge irritée, et parfois de congestion lorsque le mucus s’accumule localement. Enfin, la baisse des températures conduit à fermer les fenêtres, à vivre plus souvent dans des lieux confinés et mal ventilés, où la concentration de polluants et de micro-organismes augmente.
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Le printemps ramène un air plus doux et plus humide, ce qui soulage partiellement les muqueuses après l’hiver. Mais cette période marque aussi le début de la pollinisation, et avec elle, une charge atmosphérique élevée en pollen et poussières biologiques. Même en l’absence d’allergie diagnostiquée, ces particules végétales peuvent provoquer des irritations légères ou une hyperréactivité de la muqueuse nasale. Les variations rapides de température, typiques des journées de mi- saison, demandent aussi une adaptation thermique constante. Le nez, dont le rôle est justement de réchauffer et d’humidifier l’air, se retrouve plus sollicité : la circulation sanguine dans les cornets nasaux s’ajuste en permanence pour équilibrer l’air inspiré, ce qui peut entraîner des sensations passagères de nez bouché ou de picotement.
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L’été ne signifie pas toujours “respiration aisée”. L’usage prolongé de la climatisation, aujourd’hui très répandue, dessèche l’air ambiant, réduisant son humidité relative parfois en dessous de 30 %. Cet air sec, soufflé directement vers le visage, peut irriter la muqueuse nasale, la gorge et même les yeux. De plus, la climatisation crée souvent des environnements où l’air est recyclé, parfois chargé de poussières ou de micro-organismes si les filtres ne sont pas entretenus.
- L’automne est une période de transition délicate. Les températures baissent, l’humidité varie fortement entre matin et soir, et la lumière diminue. Cette période est souvent associée à une baisse de vigilance immunitaire car l’organisme s’ajuste à de nouvelles conditions (moins de soleil, plus de vie en intérieur, rythme circadien modifié). C’est aussi la saison où les écarts thermiques entre intérieur et extérieur sont les plus marqués, favorisant les irritations muqueuses. L’air devient plus frais, parfois humide, et la ventilation intérieure reste encore limitée après l’été. Les muqueuses doivent donc continuellement passer d’un air chaud et sec (intérieur) à un air frais et humide (extérieur), ce qui accroît les sensations d’inconfort.
L’influence de notre environnement
Quand on respire, l’air apporte de l’oxygène, indispensable à la vie. Mais cet oxygène, en étant utilisé par nos cellules, produit naturellement de petites quantités de molécules instables, appelées espèces réactives de l’oxygène. Elles font partie du fonctionnement normal de l’organisme et participent notamment à la communication entre les cellules. Le problème apparaît lorsque le corps fabrique plus de molécules réactives qu’il ne possède de moyens pour les neutraliser (antioxydants). C’est ce qu’on appelle le stress oxydatif.
Ce déséquilibre peut se produire à l’inspiration de particules microscopiques, de gaz irritants et de polluants invisibles. Ces substances proviennent de la circulation automobile, du chauffage, de la fumée de tabac ou encore de certaines activités domestiques (bougies, parfums d’intérieur, nettoyage).
La muqueuse respiratoire agit comme une barrière de protection : elle capte, neutralise et évacue une grande partie de ces particules grâce au mucus et au mouvement des cils. Mais lorsque l’exposition devient trop importante ou répétée, le stress oxydatif s’installe et contribue à fragiliser les cellules épithéliales, à altérer la barrière muqueuse, et à ralentir la clairance mucociliaire, ce système de nettoyage essentiel pour le confort et la santé des voies respiratoires [7] [8].
L’organisme dispose naturellement de mécanismes de défense antioxydants (vitamines, enzymes, glutathion, polyphénols, etc.) qui aident à rééquilibrer le système et à limiter l’impact des agressions de l’air sur les tissus respiratoires. Une alimentation variée et riche en végétaux, une bonne hydratation et une exposition modérée à la pollution contribuent à entretenir ces défenses internes.
Préserver le confort respiratoire au quotidien
La respiration nasale dépend autant de facteurs physiques (température, humidité, qualité de l’air) que de facteurs biologiques (intégrité de la muqueuse, activité des cils, équilibre du mucus). Mais elle dépend aussi de notre mode de vie. Certaines habitudes simples permettent de soutenir les défenses naturelles et d’apaiser les voies respiratoires lors des périodes à risque :
- Boire suffisamment d’eau, pour maintenir un mucus fluide,
- Aérer régulièrement les pièces, même quelques minutes par jour,
- Éviter les atmosphères trop sèches, en maintenant un taux d’humidité modéré,
- Favoriser un sommeil réparateur,
- Adopter une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes, sources naturelles de vitamines et d’antioxydants,
- Respirer calmement par le nez améliore naturellement la qualité de l’air inspiré et réduit la sensation d’essoufflement.
Les compléments alimentaires peuvent également offrir une approche préventive et globale du confort respiratoire pour soutenir l’organisme dans ses besoins accrus lors des changements de saison ou des épisodes de refroidissement.
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La plupart du temps, une gêne nasale est passagère. Elle peut survenir lors de changements de température, d’un air trop sec ou après une exposition à la poussière ou aux pollens. Cependant, si cette gêne persiste plusieurs jours, s’accompagne d’une douleur au niveau des sinus, de fièvre, d’un écoulement épais ou d’une perte prolongée de l’odorat, il est recommandé de consulter un professionnel de santé. Ces signes peuvent indiquer une irritation plus marquée ou une inflammation nécessitant un avis médical précis.
Sources bibliographiques :
[1] Bustamante-Marin, X. M., & Ostrowski, L. E. (2017). Cilia and mucociliary clearance. Cold Spring Harbor perspectives in biology, 9(4), a028241.
[2] Munkholm, M., & Mortensen, J. (2014). Mucociliary clearance: pathophysiological aspects. Clinical physiology and functional imaging, 34(3), 171-177.
[3] Jones, E. R., Cedeño Laurent, J. G., Young, A. S., Coull, B. A., Spengler, J. D., & Allen, J. G. (2022). Indoor humidity levels and associations with reported symptoms in office buildings. Indoor air, 32(1), e12961.
[4] Wolkoff, P. (2018). Indoor air humidity, air quality, and health–An overview. International journal of hygiene and environmental health, 221(3), 376-390.
[5] Moriyama, M., Hugentobler, W. J., & Iwasaki, A. (2020). Seasonality of respiratory viral infections. Annual review of virology, 7(1), 83-101.
[6] Eccles, R. (2002). An explanation for the seasonality of acute upper respiratory tract viral infections. Acta oto-laryngologica, 122(2), 183-191.
[7] Kayalar, Ö., Rajabi, H., Konyalilar, N., Mortazavi, D., Aksoy, G. T., Wang, J., & Bayram, H. (2024). Impact of particulate air pollution on airway injury and epithelial plasticity; underlying mechanisms. Frontiers in Immunology, 15, 1324552.
[8] Sierra-Vargas, M. P., Montero-Vargas, J. M., Debray-Garcia, Y., Vizuet-de-Rueda, J. C., Loaeza-Roman, A., & Teran, L. M. (2023). Oxidative stress and air pollution: its impact on chronic respiratory diseases. International journal of molecular sciences, 24(1), 853.